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Une nouvelle méthode d’évaluation de la toxicité par Celescreen via ADN Blog

Publié le 26/11/2015 Par Sylvie Le Roy

Depuis l’interdiction de tester leurs produits sur les animaux vertébrés (et c’est tant mieux), l’industrie des cosmétiques est en mal d’innovation. Néanmoins, il se pourrait que la technologie développée par Celescreen change la donne. Explications.

La startup a en effet mis au point une nouvelle méthode qui permet d’évaluer la toxicité  des molécules chimiques et qui, surtout, n’est pas soumise à la réglementation européenne REACH, interdisant les tests sur les vertébrés depuis 2013. « Cette réglementation est une très bonne chose, le problème c’est qu’une autre réglementation impose d’évaluer le danger d’une substance sur le consommateur. L’industrie cosmétique se retrouve donc face à un énorme problème : il n’existe aucune alternative pour évaluer la toxicité de leurs nouvelles molécules. », précise Camille Hetez CEO & Co-fondatrice de Celescreen.

Cette alternative, Celescreen l’a trouvée : la société a mis au point une nouvelle méthode basée sur l’exploitation d’un ver, le ver Caenorhabditis Elegans. Il n’est pas soumis à la réglementation REACH, puisque c’est un invertébré et qu’il est considéré comme « non-souffrant ». De la taille d’une bactérie, soit un millimètre, il partage près de 60% d’homologie génétique avec l’homme.

«On utilise et on optimise le potentiel de ce ver, fortement connu dans le monde académique pour son homologie avec l’homme, mais qui n’avait jamais été utilisé au stade industriel jusqu’à maintenant car il n’absorbait que 5% des molécules qu’on lui administre ce qui est très faible.», Camille Hetez. Celescreen a trouvé le moyen d’encapsuler une molécule dans une coque et de leurrer le ver : ainsi ce dernier pense qu’il mange sa nourriture favorite. « Grâce à notre technologie, nous avons atteint un taux d’absorption de 100%.», Camille Hetez.

A l’origine de cette aventure, Camille Hetez. Diplômée de Sup’Biotech, école spécialisée dans le domaine des Biotechnologies, elle part six mois à l’autre bout du monde avec des envie d’autre chose. En Corée du Sud, elle se spécialise en marketing international et prend conscience de ce qu’elle a envie de faire. « Lorsque je suis revenue en France, je savais que je voulais être l’interface entre la science et le business. A la fin de mes études, j’ai donc fait une formation d’entreprenariat. Soit on arrivait avec son propre projet, soit on était mis en relation avec des porteurs d’affaires. C’est comme ça que j’ai rencontré Philippe Manivet, inventeur de la technologie sur laquelle repose Celescreen et qui du coup cherchait un porteur d’affaires avec des compétences business. »  Le Professeur Philippe Manivet est Docteur en Biochimie de l’école Polytechnique, il est co-fondateur et le Directeur Scientifique et Technique de la société. Il est à l’origine de la technologie, inventeur unique du brevet déposé en Mars 2014, et est en charge de l’apport scientifique et R&D de la société.

« Nous avons travaillé ensemble pendant près d’un an et demi, le temps que je finisse mon cursus et nous avons monté la société en 2014. La même année nous avons remporté le concours Emergence et nous avons rejoint l’incubateur Agoranov. » S’en suit la rencontre avec Maxime Le Lièvre Directeur Commercial et Marketing de la Startup et également Co-fondateur. La technologie Celescreen a été développée grâce à des subventions et aux concours obtenus. Cinq grandes marques du secteur industriel cosmétique ont déjà fait part de leur fort intérêt pour cette innovation.

« Actuellement nous sommes en cours de levée de fonds à hauteur de 350 000 euros avec un levier bancaire d’environ 100 00 euros pour financer toute la mise en place de la plateforme : pour l’instant tout est sous-traité pour des raisons financières. Notre objectif dès janvier/ février sera de nous équiper en matériel et de débuter un contrat pilote. Nous travaillerons pour un grand groupe cosmétique avec lequel nous sommes est en discussion depuis longtemps. »

Camille Hetez, grâce à sa formation avait déjà un pied dans la cosmétique. Elle avait donc identifié assez tôt les besoins de ces groupes pour une technologie nouvelle. « Depuis la réglementation REACH, soit 2013, il ne peut y avoir d’innovations dans ce domaine, au mieux des reformulations déjà connues. Plus de 34 000 molécules depuis ont été perdues, faute de pouvoir être testé. Il fallait donc se positionner très rapidement et se mettre en lien avec les industriels. Nous sommes sur un marché qui représente plus de 300 millions d’euros en récurrence chaque année.»

« Pour l’instant nous faisons appel à des prestataires externes qui s’occupent de faire la culture du ver et nous avons un chef de projet R&D qui s’occupe de toute l’ingénierie de la coque. »

Celescreen reste à Agoranov jusque juillet 2016. « En parallèle, nous cherchons un autre endroit où se mettre en pépinière tout en sachant que nous avons besoin de laboratoires. Nous ne voulons pas séparer les équipes, nous sommes dans un esprit et une ambiance communautaire, on aime être tous ensemble. »

Le projet est soutenu par la BPI, le ministère de la Recherche et par Business France. Celescreen fait partie des 10 startups sélectionnées sur toute la France pour  se rendre au salon SLUSH à Helsinki. Il est lauréat du concours i-Lab 2014 (43,3K€ qui ont permis de lancer les premières phases techniques) et depuis, « l’esprit concours » a toujours été présent au sein de la startup. CeleScreen a remporté les concours Total EDHEC Entreprendre (6000€), le concours Pavillon French Tech qui lui a permi de participer au salon européen SLUSH à Helsinki les 11 et 12 novembre dernier. Enfin la société est finaliste du Grand Prix Innovation de la ville de Paris en catégorie santé, ainsi que finaliste du concours Genopole.

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